La Lettre des Arboristes n°4

janvier 2013

Je découvre le monde de l’arboriculture ornementale en tant que coordinatrice et animatrice du réseau Arboriste Elagueur. Un monde passionnant et captivant. Comme un arboriste élagueur je grimpe dans l’arbre. Ainsi j’observe, j’écoute, je rencontre, j’accompagne, j’analyse, je propose et j’agis tel l’arboriste qui préconise l’entretien de l’arbre pour favoriser son développement. Voilà mon travail quotidien, pas toujours évident face à un monde professionnel parfois en désaccord. Pourquoi ? Peur des autres, du changement, de la simple idée que l’on peut avancer ensemble malgré des différences. Un secteur qui commence tout juste à comprendre que pour exister et se développer il faut savoir s’adapter à son environnement, tel un arbre qui vit sous l’influence des éléments extérieurs. Ainsi le contexte politique, commercial, social, économique, technique, marketing, écologique…. sont autant d’éléments à intégrer dans la démarche d’une entreprise d’élagage pour réussir à mettre en avant son savoir faire.

Alors oui s’adapter en se regroupant, en partageant, en agissant ensemble de manière cohérente, en utilisant les mêmes outils, en développant ensemble de nouveaux outils, en échangeant nos idées et nos opinions, en facilitant l’identité visuelle des professionnels et en les accompagnant est une solution pertinente.  Voilà la définition d’un réseau. L’action d’entreprises fédérées autour d’un même objectif, la reconnaissance et l’importance du savoir faire des arboristes élagueurs ainsi que la sensibilisation du public aux soins des arbres. L’impact et la réussite n’en est que plus fort.

Je finirai en vous remerciant de la richesse de nos échanges et la confiance que vous me témoignez et par ces quelques vers.

Virginie Le Corre

L’arbre, un être vivant à connaître.
  • Leur santé

Comment savoir si un arbre est malade ?

Le tronc : fissures, cavités, champignons, gélivures (cicatrices formées suite au gel), écorçage occasionné par la main de l’homme (gravure sur l’écorce, chocs de voiture…) ou par l’action d’un animal(cheval, chèvre…)

Houppier : feuilles flétries, décolorées, feuillage moins dense. Chez le sapin les aiguilles chutent, chez le marronnier les feuilles se flétrissent par exemple. Décolorations et déformations des feuilles.

Est-il endommagé : branches cassées, à terre… les branches charpentières se cassent facilement

Pourquoi et par qui l’arbre peut devenir malade ?

En ville, un arbre grandit, se développe mais aussi se bat contre de nombreuses attaques du climat, de l’homme et de la ville elle-même.

L’arbre sous influence des éléments naturels :

. le vent s’il souffle de manière importante et régulière peut influencer la croissance de l’arbre. Il peut causer la chute prématurée des feuilles, la chute de branches. Les arbres les plus fragiles, ou soumis à des vents forts se déracinent ou se brisent.

.le sol abrite les racines de l’arbre et une foule incroyable de végétaux et d’animaux. Les racines ont du mal à s’y frayer un chemin s’il est tassé.

.l’eau est essentielle à la vie de tout être vivant. Absente l’arbre meurt de soif. Mais au contraire lorsque le sol en est gorgé, l’air circule mal et le trop d’eau finit par asphyxier les racines et à terme l’arbre selon les espèces.

.La température : le gel provoque parfois des fissures appelées gélivures, le soleil cause des brûlures sur les écorces des espèces les moins adaptées ou sur des jeunes troncs. Les conséquences sur les arbres sont plus importantes si de grandes variations sont observées.

L’arbre sous influence des activités humaines :

.sel de déneigement bloque l’absorption en eau, en sels minéraux et abîment les racines. Les conséquences de son entassement au pied des arbres : diminution de la croissance, perte des feuilles…

. le nettoyage : le ramassage systématique des feuilles, branches  ou autres brindilles pertubent la vie du sol. Les vers de terre, bactéries….. et autres les décomposent en matière minérale.

.l’éclairage, les infrastructures urbaines et les polluants présents dans l’atmosphère affaiblissent l’arbre et le rende plus sensible aux agressions extérieures.

L’arbre sous influence des animaux et des végétaux :

Les animaux et les végétaux aiment beaucoup l’arbre que ce soit comme source de nourriture ou comme logement ce qui implique quelques transformations du végétal : les galles, les cavités creusées… Leurs actions ne sont pas toujours négatives pour l’arbre mais peuvent le devenir si l’arbre est déjà affaibli.

Quelles sont les maladies les plus courantes :

Les arbres peuvent être atteints de deux types de maladies:

Les maladies infectieuses ou parasitaires, dites biotiques car leur origine est un organisme vivant pathogène tel que virus, bactéries, champignons, nématodes, protozoaires.

Les maladies physiologiques ou abiotiques dues à des causes non vivantes, présentes dans l’environnement (climat, sol, lumière, produits chimiques, travaux…).

 

L’arbre et sa gestion

L’arbre est un être vivant qui s’autogère naturellement. C’est l’homme qui en provoque la nécessité car il introduit l’arbre dans des milieux particulièrement contraignants (climat, automobile, fréquentation piétonne…).
Décider de cohabiter avec des arbres d’ornement c’est décider de respecter leur identité biologique dans le but de pérenniser leur croissance et leur permettre de vivre en bonne santé. C’est pourquoi la gestion d’un patrimoine arboré et donc son entretien nécessite des connaissances arboricoles.
L’élagage consiste à orienter ou limiter le développement d’un arbre. On parle en général de l’arboriculture ornementale. L’élagage ornemental se pratique afin d’adapter un sujet à ses contraintes environnementales (route, habitation, ligne électrique, concurrence d’autre végétaux). Il n’a d’autre but que d’adapter le volume et d’orienter son esthétique générale.

Pour déterminer dans quelle mesure un élagueur arboriste doit intervenir il peut utiliser la méthode d’évaluation Quantifiée des Risques Associés aux Arbres (QTRA, Ellison 2005)

L’évaluation du risque est l’ensemble des procédés d’identification du risque, de son analyse et de son estimation (Anon 2009). Développé pour l’évaluation des risques rentable et la quantification de l’analyse de risques, il apporte une aide numérique pour l’évaluation de traitement des risques.

Un risque est la conjonction de la probabilité qu’un évènement se produise et de ses conséquences

Ainsi avant toute intervention sur un arbre il est important d’évaluer :

  • Son état physiologique
  • Son état mécanique
  • L’évaluation des risques.